GERNIKA 1937 / 2007

 

voyage ˆ Gernika-Lumo (Euskadi) ˆ lĠoccasion du 70me anniversaire du bombardement de la ville par les nazis avec lĠaval du rŽgime franquiste et fascite. Comme bien des villes dans le monde victime de la ÒfolieÓ des hommes, Gernika se veut une citŽ oeuvrant dŽsormais pour la paix dans le monde. Hiroshima ne fait pas autrement. Faut-il que le projet de destruction atteigne son paroxisme pour que la paix devienne une nŽcessitŽ cĠest-ˆ-dire un incontournable ? Combien de projets de destruction rationnellement bien construits faudra-t-il encore pour que la conscience collective oeuvre dans le sens dĠune paix vŽritable ? Il ne suffit pas des bonnes intentions humanistes affichŽes pour quĠune paix de dŽcret advienne : cĠest le chemin le plus sžr pour que lĠhorreur se perpŽtue. Si dĠune main on dŽclare la paix mais que de lĠautre tout est entrepris pour crŽer les conditions du conflit, du conflit intŽrieur, de la guerre civile et sociale, du nationalisme alors cette dŽclaration est non seulement un voeu pieux mais une erreur, une faute, un aveuglement et une complicitŽ active avec la barbarie. Combien dĠhumanistes sont de fait rendus responsables de la ÒbarbarieÓ quĠils fustigent mais quĠils accompagnent et suscitent dans le rŽel. LĠŽcart entre lĠimagination coupable de leur bonne conscience et lĠefficience du rŽel produit doit leur tre insupportable - ˆ moins quĠils en tirent certains fruits... Les ŽvŽnements guerriers et/ ou Žconomiques de ces dernires annŽes nous le prouvent une fois de plus.

De Gernika ˆ Hiroshima se tire une ligne entre Òextrme-occidentÓ et Òextrme-orientÓ, une ligne efficace de la destruction totale qui ne sĠest pas achevŽe avec la fin de la seconde guerre mondiale. Les moyens ont changŽ.

Tirer cette ligne imaginaire nĠest quĠune image de cette globalisation de lĠentreprise de destruction. De cette totalisation qui englobe aujourdĠhui le globe terrestre dans son entier.

LĠentreprise totalitaire du nihilisme se poursuit.

 

Le choix de Gernika ne fut pas anodin mais dŽlibŽrŽ. La destruction de lĠarbre des basques, le chne de Gernika, sige de lĠassemblŽe traditionnelle figure un processus irrŽversible dĠŽlimination des peuples dans leurs cultures anciennes. Ce processus est aujourdĠhui partout ˆ lĠoeuvre, dĠAmŽrique du Sud ˆ lĠIndonŽsie, personne nĠen est plus ma”tre vŽritablement, mais il y a toujours quelquĠun en bout de cha”ne en profite parfois mme sans le savoir.  Le rŽduit euskarien dĠEurope occidentale est une exception dans lĠEurope des nations modernes, un contre-exemple insupportable ˆ la soi-disant conscience historique des peuples - ce rŽduit : il fallait le rŽduire plus encore

 

 

 

 

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