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http://maaimura.free.fr/latabledecendres/haut de
page.htm LA TABLE DE CENDRES (HAUTSARREN
MAHAINA) Inna
Maamura 1. BACTRIANE
Les portes de la mansutude ou le subconscient. Sous la tente par-del lĠOural. Elle cisle lĠlgance orfvre des songes o passe la peinture de Rogier Van der Weyden. La Barbarie, Thbes. Rendu quelque hypothse dĠEaut Etxamendi, jĠenseigne des latitudes. Elles recouvrent le centre obscur. Dsesprer des sciences, des luxes, des croisements et des soies de lĠantriorit. Car sĠteignent un un les derniers feux de rvlation. Cette barbarie sous ton pied oublie. Altamira Malta Tchoukotka. Des pays de steppes o le fleuve se nomme "fleuve", le glacier "glacier". Les strates se compressent dans le toponyme ; sous mon feutre les immensits circumpolaires et les cimes enneiges. Sa pure lumire est de sombre nergie. Invention des tendresses europennes, des spultures discodales. Sa radiance creuse le lit pars des Volga, Ebre, Isre. Elle ouvre la fibule hongroise, la parole et lĠincision filiforme des parois aveugles. Sous lĠordre pauvre des batitudes. 2. SAISKA Ce nĠest rien quĠun peu de monde. Le rve abyssin, la fonte le fer, le dsir face la mer. Il y a quĠon sĠenclave dans lĠhumanit du meurtre et de la solitude. Les vents bleus que se renvoient et le ciel et lĠocan ; bataille perdue des reflets et la contemplation des coups. Le rve thurgique des villes assaille ma thorie. La rsolution des dserts nĠa ni clef ni formule ; ici cĠest un rgne dĠoiseaux larges et de haut vol, tremps pour lĠpoptie : spirales et parades occasionnent un grand Nord pour cela qui reste de lĠhomme. Car il y a aussi des aronautes chanteurs - la mlodie des sductions latralesÉ La roche et la roche, raides et noires sĠastreignent au labeur du bloc brut de la mer. Sur la paroi lisse, cĠest lĠaveugle Îdipe suspendu lĠge qui le ronge. Que faire de lĠimpermanence qui arrache et explose toute tentative sereine ? Entrevoir dans les pins la clart douteuse dĠune lune dĠune toile nĠy suffit pas. LĠternit nous disloque, ni jeu ni danse dans les mares changeantes. Mme si on se vt comme une fille le soir de rouge, ou que nus lĠge dĠinnocence on sĠtende dans le sourd silence de lĠtang maritime, lĠternit nous disloque, la vague dtruit ce quĠon assemble. LĠenivrement de ce que dfaire la chevelure touchante du bloc mortel de la mer a dĠaimable, submerge en nous. En nous chavirent les montagnes et les dsirs. Les navires de fonte ignorent tout de nous ! Il est trop tt pour dire entre la cuisson et le caf quĠils nous ont peint en bleu et bleu brillant – les golands. On se couche dans les couleurs de la roche et dort. Trop dĠennui : il part voir la mer. 3. GOGRAPHIE FUNRAIRE (HIL-HERRIA)
En sursis comme les morts, les vivants ont besoin dĠun dcor. Deux bouleaux alatoires surgissent des gramines – tolrance du champ solaire. LĠantiquit de lĠAntiquit sĠpuise lĠidentique thtre bleu de sueur. Le sang nĠest jamais loin. Personne ne joue plus la bouche ouverte ni closes les lvres ne gardent le secret vnrable. La mort est biopsie. Le sang exact – dans la plus pure machine. JĠai
vu des rixes de chiens sur la rive dĠun fleuve plus jaune que la Chine plus
ancien que lĠme. JĠai vu dans leur rire la provision de miel qui rinvente
les saisons. LĠont-ils vol Manex Mlisse qui baise dvotement ses
abeilles avec la passion dĠun mort pour lĠternit ? La gourmande se
lche sur lĠclat de sa lame. On a tant dit de lĠobscne. Qui devant nous
parle le langage des Morts ? O voyons-nous les ncropoles fleuries des
civilisations ? Mon cÏur – je tĠen prie – va dans la plaine
archologique, file lĠescampette et le large cheveau loin des troisimes
voies naves, rejoins le dbarras de la mer, le destin quĠon embrasse. La
nuit obscure, la spirituelle simagre, le change dĠOccident. La fascination
mortelle inspire la Muse et puis celle quĠon enlve sur sa vache. ï lĠextrme
rdemption des murs et des barrages !
Va ! puisquĠon voit prcisment dispos le cube blanc sur la terre
indiffrente. JĠaimais le toonoo et lĠoboo des steppes, les raz-de-mare, les chevauches de Gengis Khan
dferlant sur la mathmatique urbaine.
Char tir par huit cents bÏufs ! LĠart
contemporain et la mort sont dĠessence divine. CĠest une lumire fatale qui
nĠclaire rien du non. La bote blanche, violente, nue dans les hlianthes
fournit le motif eidtique de lĠhgmonie. Les placards vides aux croix
carres, encore anonymes, attendent une abstraite depositio. Bouleaux et bton distendent lĠcart
et le lien funraires. Bunker, hautes herbes, comment dire la chose
intgrale ? De lĠabandon sauvage tre il exhale une ambigut extrme,
des parfums nonchalants et orthodoxes, des vapeurs moites. Virginale,
outrageusement maquille de blanc, la quadrature se signe. JĠenduis ses
lvres de miel. Telles quĠelles sont, discodales, les mmoires mortes de ce
jardin. Est-ce un tombeau, est-ce un vide, une irradiation ? De quel
Prince est-ce la louange anxieuse, rayonnante ? Le "pays du soleil
noir" a-t-il voir avec lĠclatante victoire du nome ? On
dit l-bas quĠil existerait toujours, en haut dĠune montagne, un sanctuaire
de pierres sombres demi enfoui. Je mĠinstruis de sculpture, de livres bon
march. Je cherche lĠindicible raret sous la pluie noire, une bte inconnue
de tous, un nemeton
de bouleaux noirs. Un instant interdit – hlas : tout finit en
icne atroce – les lvres dĠhuile du pome pour pleige : (ne pas
les voir) sĠteindre, les paupires les blafardes. 4. JAI JAUN Un t, suffisamment sobre, clatant, jeune. LĠpure moderne trace des cosmogonies. Abstractio mundi. Ce sont des cartes, des mouvantes rectilignes. La tragdie circonscrite. Le lieu a lieu. Ë ciel ouvert, une glise, un champ de mort bleut dĠun ciel seul qui ressemble une ide. Jai Jaun, sorti du chaos, joue le tout par lĠentremise des Enfants-aux-Bouches-Closes. Une initiation anachronique prend vie. Il enseigne la crevasse orphique ; la balle hliaque dcide et tue. Des bouleaux, ai-je cru voir partout en bordure de monde : cimetires et places vides. (Urki, te souviens-tu, le chien de Mlisse ?) LĠellipse rayonnante de lĠart funraire contourne une lision. Stles et frontons et les antiques quasars fondateurs, dans les coups, les haches, les rptitions. Il y eut des ftes sanglantes. Ce sont toujours des sources-mres dĠo la mmoire nĠa pas tre retrouve. LĠmersion de lĠastre dcide de la renaissance. LĠor des feuillages. La main est ouverte. La main est possible. Le fils de douleur frappe lĠimpossible, le consomme. Jamais de sol, la balle atteint lĠHeure. Du sort jet, la panique, les extases. Si loin contre le mur quĠen est-il de lĠordonnancement et du dcompte ? Les pilotaris aux ballerines crivent lĠinvisible pitaphe du peuple. Halener la langue commence de relever lĠnigme car les choses sont consquences des noms. 5. (EKAINean EKAINgo ERAIKUNTZa) 1. Pass le pont de pierre, on finit par tomber nez
nez avec le palais mi-clos mi-dtruit de la Princesse Fleur. LĠHistoire nĠen
a que trs peu retenu ; simplement que jamais elle ne sĠtait marie, la
maladie lĠemporta trop tt. La
lgende raconte quĠelle voua une entire passion aux chevaux qui entendaient
son langage doux et secret – diabolique disent certains. Elle tissa
dĠinnombrables tentures quines et toutes ont disparu aprs sa mort pendant
un incendie. Nous tions en pleine Inquisition. On sait quĠelle composa de
nombreuses chansons : les a-t-elle transmises aux quelques potes errants quĠelle recevait ? AujourdĠhui
encore quelques-uns savent et ne parlent quĠavec crainte et respect. Le
village est devenu, sur lĠautre rive, un petit bourg industriel o ne vivent
que des ouvriers. On semble avoir oubli cette histoire. Le garde-champtre,
qui mĠindiqua le chemin, refusa de mĠen dire davantage, prtextant mon
ignorance de sa langue. CĠest de lui pourtant que je tiens une carte postale,
o figure la reprsentation dĠun petit cheval peint sur la paroi de quelque
caverne et portant la mention suivante : Liliaren zaldia. 2.
LĠhagiographie ibre recle des trsors ineffables. On y distingue des
signes et des animaux singuliers et similaires ceux quĠon trouve jusquĠen
Sibrie orientale. Des savants rputs, des gomtres, et qui des philosophes
ne se lĠexpliquent pas. Ë la science il nĠy a pas de temps sans le temps
! CĠest en juin et dĠun regard
trs haut quĠon a vu se construire les temples modernes ddis cette
hagiographie pleine de feries et de mystres irrsolus. On a vu des foules
sĠy presser et des abandons. Rien nĠest plus malheureux quĠun Muse livr aux
ravages du temps. Des silences durs dans des cathdrales de bton. Nos
origines fabuleuses laisses aux orties. Partout jĠai rencontr ces masses
prodigieuses, poustouflantes architectures aux artes aigus dchirant le
ciel. Rien qui ne manque dĠune certaine sduction. Fascination des blocks et
des droites et des guillotines. On y a des hallucinoses. Les architectes
retranchrent et hennirent verdtres. Ils enfouirent, bnis, des glacis et
des logiques dĠangle. Dans mille ans peut-tre, fouir avec des archologues
et dissimuler more geometrico la
question, son effroi son rire. Oh
les chteaux vides du ciel ! Des processions laotiennes dans la prle,
blanches sous un parapluie noir, des nations questres qui nous saluent. Oh
les fresques chimiques, la parure bizarre des hypoges ! Je croisai Candela,
une fille de nuit en surdose. Tintinabulrent des tles, des cloches, des
prhistoires livres au mieux-disant culturel. Oh la fronde, la marche, la
ritournelle ! Et le cri pourri des coqs
nous veille : chaque jour rclame son clown coup, sa joie hliode, sa
petite aventure parmi les roses. 6. EH-EA Aux peuples vieux, les forges ! Serait-ce contre baleines et mares, ces peignes de vent ? Revenir avec des cheveux, des charpes. JĠadorerai de nouveau lĠamour brutal des forces. La reconnaissance de la main pour la cinglante alliance du minerai, du feu, du souffle. Les peuples dĠesprit sont des peuples de main, ayant une dfrence inne pour le vide. Les paumes sont larges, dures, marteaux. Toutes les mythologies nĠont pas le poids pes des sculptures qui rgnent sur le domaine. Toutes les industries, toutes les guerres y ont lieu. Rien nĠest fini. Ni la geste de Gernika, ni les sicles derniers. Ni le jeu des places. Celles quĠon fait la hache. Elle sĠabat sur la mtaphysique avec la force de la mtaphysique. JĠavais visit, auprs dĠampoules lectriques nues, les dernires ombres dĠune race. (Un humaniste sort la tte du col.) Il y a du codage dans les immolations, du chiffre faire du ct tellurique. CĠest une ration. Leur culpabilit porte le sens des dmesures, des gnies, des rsignations. Devenez sages, tragdiens. Ses hros sont gais, graves, jovials, et ont le got hellnique pour la flte. Sur les murs publics, a refoule en silence ; la peinture contemporaine est dĠ"abstraction lyrique" car le cri est tu. Les lignes parfaites organisent les points ; les rgularits sont mthodiques, les jardins trs propres, les alles rgulires, les baillons efficaces. Personne ne souffre de vrit historique. Nous manquons dĠtudes srieuses, scientifiques. Des cartes furent dessines ; des fleuves, des cercles furent aperus, des petits riens qui nous parlent. JĠavoue mon trouble. Ë ce rythme, la sant est stratgique. NĠy a-t-il pas toujours un train en partance pour la Pologne ou pour lĠUkraine ? Quarante mille ans de couleurs, de vie au grand air et de mains gratifies de la chaleur des btes. 7. COVADONGA Il fallait tre ou fou
ou sage pour se perdre dans les hauteurs de Covadonga. Qui se serait risqu
dans les nuits et les brouillards – lĠEurope peut-tre ? SĠil y
eut l-haut ce sage, ce fou, cĠet t – comme on leur prte –
pour la contemplation : des illusions fascinantes et des fascinations
illusoires, et l, les corps de cette bataille perdue. LĠEsprit en marche
! Ë chercher lĠunion et
lĠabolition des frontires, beaucoup esprrent, chafaudrent, marchrent,
prirent. Il y a ici et ailleurs assez de traces, de tombes pour dterrer le
commencement. Dans
lĠobscurit blanche, la montagne sonne de ses cent vaches : nous y
sommes, nous avertissent-elles depuis toujours. CĠest que la Modernit rumine
dans ces nuages les triomphes de mort, les idalits en rigeant sa
domination. Et comme nous le sommes
encore – pensant aux sagesses de sources, de fleuves, chasses,
montagnes et glaces – modernes. Notre incomptence embrasser les
larges immensits, la compltude du premier pome du monde, dessine de
splendides apories. La prcipitation mourir si vite dissimule le joli fait
humain de finir. Quand les oies cendres de Sibrie, les troupeaux naturels,
la dissmination gramine des figures sĠentassent en monographies vastes
comme lĠme ; le ple se replie en somptueuses bibliothques radicales.
Notre fonds : une jolie synthse horrible - la culture. Malevitch
asiatique, les yeux Paris, a invent la pure icne. Et je la mets en regard
de lĠabme radial de la statuaire pyrnenne. LĠhistoriographe repousse
lĠimpasse. Ë
tous les tages, cĠest la mort qui inventa lĠEurope, ce nĠest pas, Ina,
lĠAbsolu qui passant cheval, sous mes fentres, le fit. Le
berceau est un fleuve qui longe les rsidus dĠun pome qui sĠy baigne. 8. CHANT THORIQUE (BI ZALDI BELTZ) Revenant dĠEkain et des palolithiques. Une lgante et jeune Dame Noire : "Si vous ne me faites rire, qui se rira de nous ?" Un pas emport sur le ct, un pas trange au bas des sensations ; sortir des ornements, des grottes, des parois lĠautre-temps du miroir. phora. Double porteur, tes huit grosses pattes frappent un mouvement sauvage dĠune immobile splendeur, camarde dfunte, Hcate. Mon double semblable, animal hermneute, matre voisinage, retire le masque. LĠos est mon nom. Douce solarisation des apparences, descendre, descendre. Je suis une putain de jument. Dors et ne te rveille pas : sois plutt la "ralit en voyage." Est-il des places possibles ? Et jĠai laiss mon enclume en son site secret, l o jĠai forg le fer et la faim et le plombier mlancolique. JĠai des huiles, des terres noires trs humaines, quelques souvenirs de Bactriane : images, rcompenses, femmes, musiques. Hizkuntza zure segeretua da, zure altxorra, hori da erran nahi zaitudana. Qui me donna ces graines dĠellbore pour finir en lgie vivace o lĠamante est morte ? La mme converse. La lumire est fissible, et les ralits ennades. Miroir se reflte dans mourir. Carne Vale ! Descendre l-haut. Royaumes mystiques des montagnes : mascarades, facteurs et prsentes. Le pintre pinturlure Gernika de son cintre car les potes ont espr des guerres : le beau pome du XXme sicle ! Ce machin-chose de lĠhomme blanc, cĠest toi, me fossile. LĠeuphorie grise. Les herbes sches encensent le soir. Les heures exquises des tages de fleurs et dĠivresse : des garons-pollen, des sÏurs, des lumens. Corruption des couleurs, des deuils, des genres. Neige passagre du songe, orange blancheur des drapeaux vides. En venir copier le soleil, enclos viril, ponge rouge de la terre. Les tamines de nuit : tu les projettes dans le champ paen et lent de lĠtoile de ce pays-l. Plus que je me souvienne, jĠavais coup son cÏur et accroch aux tiges, au Levant, lĠOccident, et toutes les proses du vent. Hrsies amres, prestiges dolents, spirales des jardins. Voici des pithalames aux armes de vacuit ; fuir des pomes, des fronts tutlaires – ceux du peuple – sa mort, son fin mot, nos amours. Que je la ceigne, la laie livide, des renaissances, des artifices, que je lĠafflige du vrai dsir. Lasse des tortures dĠalambics, aurait-il fallut quĠelle dormt ? Neige chue, scintillements des oliviers, un oui dans lĠclipse. O que jĠaille : violent plongeon des sens, limpides, abstraits, brefs, arides. Sur mon cheval, je me dlave en palimpsestes, je mange du Platon fum et croise des provisions antdiluviennes, notre baume, notre danger asiatique. Sur les estives, les momies et les cols, Oiartzun et nos petites pierres. QuĠil dploie ses ailes sur le plan de lĠtendue, son sifflet au vol bris, sa stridence dans mon nom. LĠossature essouffle, jusquĠ lĠextrme rclusion, les cavalcades silencieuses, histrioniques magies de muscles, de nerfs, dĠenthousiasmes. Ainsi de lĠoracle bestial et des fltes citriques de lĠAsie. Au retour tout me paraissait aigre, acide, bizarre, tricherie fade de lueurs trop claires. Un sourd battement de paupires me remonte des enfers. Les degrs chauds des escaliers rciproques sĠtagent. LĠarne incrdule surimpose des immensits resserres contre moi. Un passage impossible dcrire : lĠtendue, lĠtendue et nulle sortie pour lĠme replie au nord de sa survie. Les tats se syncopent, lĠhomme entre en vie. Se taire sur les coles ; les thories ont cess. Les choses sĠeffacent, on parle ngre enfin. Les oies reviennent de si loin – quĠil mĠest plaisant de les revoir ! Les oies reviennent de si loin. Jamais les oies ne furent aussi belles – quĠil mĠest plaisant de les revoir ! Jamais les oies ne furent aussi belles. Jamais plus les oies ne seront illusoires. Jamais plus les oies ne seront illusoires. (Hizkuntza zure segeretua da, zure
altxorra, hori da erran nahi zaitudana.) 9. PILOGUE : DISCOURS SUR LES CIMES Nous saurons plus ou moins sortir. LĠesprit est une bile que les remords ont rendu saumtre, un os que lĠme a dcalcifi. Nous avons t blouis, aveugles sauvages demi nus, brls de dedans, intacts de dehors sauf les yeux. Chancelants et blmes, suprieurs en tout point, la dgringolade nous fit rire. Un cri fade cÏurant transit le ciel, nerv. Sa rptition gomtrique glaa. Ë force de retraits, le mutisme insista, nous disparmes. LĠimpact gnr des colres brusqua le chatoiement des couleurs, ce fut une dsutude de soleil couchant. LĠclat, dieu dlaiss dans les corps, nous qui tions si fragiles. En contrebas les gravures, des millnaires dĠincises, en bas dans notre veine – sĠcoula le sang triste. Les btes, lointaines, nous pleuraient des mystres, nous semi-nuages errants dans nos cnotaphes ariens, citadelles dlabres de notre futur ; ce furent nos ailes charges des masses normes de la dure cire des hommes. Les Bienheureuses dans leur souffrante tendresse nous exilaient dans ces dcombres. Je savais quĠelles ne comprendraient pas. La grandeur dĠme des vivants ne sĠaccorde pas la posie. La catastrophe solaire est anecdote : nous tions fous pour chanter sa chute, dplorer sa gloire misrable. Nous tranions dans les environs des astres une solitude totale, une dcadence dans la fureur. LĠide dĠhomme nĠeut plus cours. Le lamento, le fracas des plantes, suave musique pour toute consolation. Une lgre brise dĠapocalypse dnouait nos cheveux. Le temps quitta les rythmes. Heureux dans le silence du monde qui se renversait comme un Ïil. Il crachait ses neumes folles travers les quatre cents sicles de la valle ; les btes imposaient leur silence, leur style, tout notre effacement... Une terreur misrable que nous ne pouvions contenir pntrait le fleuve lumineux l o les morts splendides courraient. Comme la mort parat ancienne dj ! Irrelle cause des ors, des jaunes bruns ou fauves, des rouges mordors. Une tendresse infinie nous recouvre. Htairie fantasque lĠre de la discrtion. Haute rversion des mendiants transfigurant lĠombre. "Inhabitable, un monde" – il dit. "Pleurer sans visage, des fleurs" – il dit. Une chvre blesse vint pleurer dans ses bras. La fuse dans lĠazur infusait sa plnitude. Notre dsarroi hautain jetait dans les valles des lucioles de hafnium ; le ridicule, nous le hissions en majest. CĠest ainsi quĠon fait des hros foutus. Nous tions des aronefs tremblants sur cette plate-forme au bord du monde. Silencieuse, notre conversion la joie fit face au Tournant. Tant cette lumire blanche tait impossible. Nafs, rien ne nous semblait plus beau. LĠincandescence vierge exaltait notre apptit de haine joyeuse, nerveuse. Elle manifestait sa plus cruelle irradiation : lĠabsence pure. Les pales dĠIcare tournaient leurs inflexions rotatives. Nous jetions nos lans cette drliction dĠhommes nus. Destin nucl, nous le dansions dans les derniers rsidus dĠoffrande. Brutes divines dposes au-dessus du danger, rien ne put entraver notre survie au cÏur de lĠenfance. Nous sommes les derniers. Ceux qui de nouveau arrivent. Il y avait bien un chÏur criard qui louangeait quelque part. Toujours une trompette pour relayer les esprances populaires. Trs tt aurait-il fallu prendre le parti des Mongols. Prendre refuge l, sur les chaires, dans les bunkers rivs aux falaises. Argonautes ainsi abandonns nos dlices, colres, dsespoirs, penses, enfances troubles. La bienveillance explosa. Il glissa dans les craquelures des ciments nos dernires esquilles dĠos et dĠautres sous sa peau. Plus que jamais le fleuve aveuglant miroitait. Ds le dpart, nous tions en droute. Partez chercher lĠidiotie, sans compter que nous nous ressemblons. LĠangle et la rotation reconstruits : nous sommes innocents. |
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